Bien vivre avec son hypersensibilité : c’est possible
- vanessacharriere
- 10 avr. 2024
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 oct. 2024
Comment vivre son hyper quoi ? Oui, oui, ton hypersensibilité.
Tu sais cette part de toi qui te fait rougir plus vite que la vitesse de la lumière. Tes émotions qui dansent la rumba à longueur de journée et même la nuit.💃🏼
Voilà c’est de toi que l’on va parler ou plutôt d’eux (ces petits personnages du dessin animé vice versa : joie, peur, colère et leurs nombreux colocataires). Car entre toi et moi, on peut se le dire, ils te mènent la vie dure.
Heureusement, ensemble on va voir comment t’aider à vivre avec ton hypersensibilité. Et même mieux : comment en faire une force au quotidien.
Hypersensibilité kesako ?
C’est un super pouvoir !🦸🏼
Comme celui de Wonderwoman ou encore de Spiderman. Sauf qu’il ne te fait pas voler dans les airs.
Pourtant te voilà dans le club privé des 15 à 20 % de la population dont parle Elaine Aron : les personnes à la sensibilité sensorielle forte.
Maladie ou héritage génétique ?
L’hypersensibilité ne se guérit pas.😟
Pourquoi ? Car ce n’est pas une maladie.🥳
C’est juste ton fonctionnement. Ce qui explique que l’on soit si nombreux à vivre un trop-plein d’émotions au quotidien.
Pour savoir d’où te vient cette particularité, regarde tes parents, tes oncles et tantes ou encore tes grands-parents. Dans le lot, il y en a surement un qui cache ses supers-pouvoirs.
Car même si rien n’est établi scientifiquement, il semble que tu ais de grandes chances de tenir cette qualité d’un de tes aïeux (pour le psychanalyste Saverio Tomasella tout se serait joué pendant ta vie intra-utérine, dans son livre hypersensibles trop sensibles pour être heureux).
Tu l’as compris, tu es né avec ce côté émotif et maintenant il te faut vivre avec.
Comment se perçoit l’hypersensibilité au quotidien ?
« La sensibilité de chacun, c’est son génie » — Charles Beaudelaire
Concrètement, comment se présente ce génie dans ta vie de tous les jours ?
1. Tu es une fausse timide : sauf que tu es simplement émotive. Tes joues rougissent au quart de tour. Pourtant cela ne vient pas d’une timidité, mais bien d’émotions intenses.
2. Tu peux tomber amoureuse facilement : ah l’amour ! 💘Sauf qu’ici ton hypersensibilité te rend fragile. En effet, l’hyperémotivité peut te mener à te dévaloriser et donc à idéaliser le prince charmant (qui au final ressemble plus au bouffon du roi).
3. Tu es certainement très exigeante avec toi-même : manque de confiance en soi encore et toujours. Cette fois, tu vas soit sursolliciter ton corps, ton système nerveux, soit t’isoler en le surprotégeant.
4. Tu ne supportes pas le bruit, les odeurs, les vêtements : comme le crissement de la craie sur l’ardoise ? Ou peut-être l’étiquette sur ton pull ? Qu’en est-il des parfums ? Tu peux souffrir d’hypersensibilité :
auditive : bruit fort ;
visuelle : lumière vive ;
olfactive : odeur forte ;
tactile : matière désagréable ;
gustative : goût décuplé ;
vestibulaire : mouvement, déplacement ;
proprioceptive : ne pas se rendre compte de sa force ;
Les personnes hypersensibles sont rapidement submergées par ces stimuli. Mais heureusement, tu ne vas pas cocher toutes les cases en même temps (sauf dans de rares cas).
5. Tu peux être introverti : comme 70 % des hypersensibles (toujours selon Elaine Aron) : cela passe par un besoin de t’isoler, de te retrouver seule au calme au lieu de sortir le samedi soir.
6. Tu as la larme facile : tu pleures devant une nouvelle série ou en lisant un livre avec la superbe vraie excuse du « oui, mais la fin est trop triste ». Sauf que tu es juste à la page 10. Les larmes te montent lors de certaines conversations, etc.
Au final, tu possèdes une sensibilité plus élevée que la moyenne aux stimuli physiques, émotionnels et sociaux. Le voilà ton super-pouvoir ou comme le dit Baudelaire « ton génie ».

Tu te demandes si tu es hypersensible ? Voici un test à réaliser chez soi
Les défis des hypersensibles
Il est gentil Baudelaire, mais on est loin du génie de la lampe d’Aladin. On penserait plus au mauvais génie.🧞
Car en tant qu’hypersensible, le monde est rempli de défis que nous devons relever. Cela commence par la cohabitation avec les 70 % de « juste sensible dans la moyenne » ou « hyposensibles ». On est loin de l’empathie générale.
Chez le Bébé
Vu que nous naissons avec cette facette de notre personnalité, cela se voit dès les premiers jours de vie.
On les appelle les BABI : Bébé à Besoin Intense.
Selon les stimuli, le bébé peut ne pas supporter le moindre bruit pour dormir (« Ne passe pas l’aspirateur pendant ma sieste s’il te plait ou je ne dormirai pas »).
Ou encore, faire des crises au moment du change (« beurk cette crème sur mes fesses. Et ce body ? Mais il est fait en chanvre ? »).
Puis les mois passent et de nouveaux défis font leur apparition :
Supporter le refus : Mais comment on fait à un an quand colère et frustration se mettent en route ? « Elle a refusé. Elle a refusé… elle a REFUSSSÉÉÉ ».
Se détacher de maman : « Et ma timidité alors ? Les bras de papa et maman ou même la jupe de maman voilà un refuge pour mon trop plein de sentiments. Je fais comment s’ils ne sont pas là ? ».
Se calmer : les pleurs et cris sont souvent excessifs. « Ben oui, c’est difficile, je n’ai pas encore de jauge ».
Accepter des changements : « Mais non ! maman, elle ne m’habille pas dans cet ordre là… Ça ne va pas… C’est pas normal… Qu’est-ce qui va se passer ? … Mon monde s’écroule ! ».
Chez l’enfant
S’il y a un mot qui va à merveille avec la période de l’enfance pour les petits hypersensibles c’est le mot : TROP.
Trop de stimuli de toute part.
Trop de bruit dans la classe.
Trop d’odeurs différentes et toutes en même temps.
Trop de grands gestes, de cris de personnes dans la cour de récré.
Trop, trop, trop !
La pause à la récréation peut rapidement devenir un enfer à ciel ouvert. Non, il n’y a pas forcément de problème de harcèlement scolaire sous-jacent. Il n’y en a pas besoin pour que l’enfant se sente mal.
Alors il va tenir, se renfermer (son côté faux timide) et souffrir en silence. Mais arrivée à la maison, il décharge son trop plein d’émotions ou à l'inverse il se renferme sur lui-même.
Tu vas me dire « tous les enfants le font même ceux qui ne sont pas hypersensibles ». Sauf qu’ici cela prend des ampleurs XXL. Je peux te dire que ça change tout.

Car très tôt, l’enfant doit supporter les émotions de ses camarades de classe. Mais lui, il les absorbe comme si c’était les siennes.
Alors si un enfant pleure, il pleure…. Et si un enfant est puni, il a l’impression d’être puni.
L’empathie, c’est pas facile à vivre à 7 ans.
À côté de ça, il subit chaque année des changements, celui d’une nouvelle maitresse ou de nouveaux camarades...
Chez l’adulte
Ouf ! le plus dur est passé.
Te voilà à l’âge adulte.
Tu commences à te connaitre et à mieux gérer cette hypersensibilité.
Mais ce n’est pas pour autant terminé.
Bien au contraire.
Car toi aussi tu as des défis à relever.
Commençons par le monde du travail :
Passer un entretien d’embauche sans devenir rouge comme une pivoine.
Réussir à prendre une décision sans tout analyser 10 fois.
Arrêter de s’en faire pour tous les collègues.
Prendre la parole devant les autres.
Ne pas s’écrouler à la première critique.
Etc.
Avec quelles conséquences ?
Prendre sur soi et finir en crise de larmes.
Cumuler une fatigue émotionnelle menant souvent à un burn-out.
Ne pas arriver à gérer la relation avec ses collègues.
Être dispersée à cause des nombreux stimuli.
Etc.

Dans ta vie privée, il te faut réussir à :
faire confiance, créer un lien avec l’autre;
t’affirmer devant ton partenaire;
ne pas dépendre de l’autre;
surmonter une rupture sentimentale;
penser à toi;
etc.
Vivre son hypersensibilité comme une force
Quel que soit ton âge ou l’âge de ton enfant, cette particularité peut devenir une force à condition de s’en occuper.
Bien vivre avec son hypersensibilité quand on est enfant
Pour les enfants, on va naturellement chercher à réduire les stimuli autour d’eux. Avec par exemple des objets comme :
le casque anti-bruit ou encore les bouchons anti-bruit enfant.
Le sac avale-souci : une peluche avec une grande bouche. Elle va avaler chaque soir tous les problèmes de l’enfant. Et hop, ils disparaissent !
Un livre sur la gestion des émotions pour l’aider à exprimer ce qu’il ressent.
le kids coaching : pour moi c’est le must. Comme j’aurais aimé connaitre ça quand j’étais petite. Il s’agit d’un coaching spécialement conçu pour les enfants de 5 à 11 ans, pour les aider à gérer leurs émotions, accepter les changements, retrouver une confiance en eux, etc. Tu peux le découvrir en cliquant ici si tu veux en savoir plus. En plus, il y a une séance offerte pour tester (du moins si elle y est toujours quand tu liras ces quelques lignes).
Bien vivre avec son hypersensibilité quand on est adulte
Faire du sport : choisis celui qui te fait plaisir. Tu vas ainsi décharger toute cette énergie émotive cumulée dans ta semaine. En plus, c’est très bon pour ton corps. Alors let’s go !
Respirer : on inspire…on expire… Apprends quelques exercices de respiration. Tu verras, cela va te sauver en cas de situation stressante. Et les situations stressantes, elles nous poursuivent quand on est hypersensible.
Les 4 accords toltèques de Don Miguel Ruiz : cela t’aidera à te détacher du regard des autres et ainsi vivre pour toi et non pour eux.
Retrouver une confiance en soi : fais toi aider par une coach de vie professionnelle. Tu apprendras à mieux te connaitre, à recueillir tes émotions sans excès, etc.
Alors les hypersensibles, comme l'a si bien écrit Fabrice Midhal :
« Foutez-vous la paix et commencer à vivre! »
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